vendredi 19 juin 2020

Atelier "Montessori et neurosciences - Comment accompagner les enfants pour un plein épanouissement affectif et cognitif ?" avec Céline Guerreiro


Céline Guerreiro a été professeur des écoles pour l'éducation nationale, tout en se formant de manière autodidacte à la pédagogie de Maria Montessori (1870-1952). Aujourd'hui passionnée par les travaux de cette célèbre médecin Italienne, Céline G. transmet ses connaissances en proposant des ateliers Montessori pour les enfants à Dijon, des formations, une rubrique "ressources parents et professionnels" sur son site internet (lien tout en bas de l'article), une newsletter, et des podcasts. C'est dans le cadre d'une intervention organisée par l'association Colibris Besançon que je l'ai rencontré. Céline avait prévu d'animer un seul atelier sur la journée puis finalement, au vu du nombre d'inscrits, elle en a programmé un second. Chaque groupe comprenait une quinzaine de personnes, nous pouvions prendre la parole à tout moment pour poser nos questions ou partager nos expériences. La plupart des participants étaient professeurs des écoles, il n'y avait pas d'éducatrice ni de professionnels petite enfance hormis moi.

Céline nous a donné beaucoup d'informations théoriques, elle nous a parlé de sa pratique et de ses convictions, mais aussi de son parcours, de ses ressources, comment elle a réussi à devenir "experte" en la matière tout en continuant à nourrir sa curiosité débordante et comment nous pouvons nous aussi "apprendre à apprendre". 

"Comment le cerveau apprend?"
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"Quels sont les piliers de l'apprentissage?"

L'atelier est construit pour que nous testions les principes qu'elle applique dans ces ateliers avec les enfants. Les actualités en neurosciences ont été présentées avec justesse, Céline maîtrise son sujet à la perfection, tout était très clair. Elle nous a proposé de réfléchir en binôme aux intérêts du multi-âge, ce qui nous a permis "d'éveiller" notre curiosité à ce concept, plus que si elle nous avait donné les informations sans nous inviter à nous questionner. De même à la fin, nous avons eu du temps pour réaliser une carte mentale. La carte mentale (Mind Map) est un exemple d'outil à mettre en place pour mieux apprendre. Quand j'ai besoin de revoir quelque chose vu ce jour-là, je n'ai pas besoin de chercher dans mes notes, j'y ai accès rapidement en un seul coup d’œil. En revanche la carte mentale m'a mis face à mon "point faible" dans ma méthode d'apprentissage : j'ai beaucoup de mal à synthétiser rapidement, à extraire les éléments importants car pour moi tout me semble important dans un premier temps, je suis souvent frustrée quand je dois mettre des mots clés ou choisir deux ou trois termes pour définir quelque chose. Quand j'ai envie de faire une fiche de lecture, j'ai l'impression de recopier tout le livre et à l'IRTS, ma tutrice me faisait toujours remarquer mes écrits à rallonge et mes phrases interminables, cela lui faisait penser aux ouvrages de Pierre Bourdieu, c'est un compliment ou pas ?! Je sais pas hein 😂 Alors  faire une carte mentale c'était forcément difficile mais j'ai pris du temps et elle est là, généreuse et colorée, avec toutes les infos que j'estimais importantes à retenir de cet atelier (c'est à dire presque tout) :) Merci Céline!





Le site de Céline :




La communication non violente :







Pour aller plus loin :


Stanislas Dehaene
Allan Shore
Catherine Gueguen 
Adele Diamond
Center on the Developing Child : https://developingchild.harvard.edu/








"La liberté dans le travail intellectuel est considéré comme le fondement de la discipline intérieure"
Maria Montessori






jeudi 4 juin 2020

J'ai testé le MOOC "communication gestuelle" de TPMA Formation

Durant le confinement, j'ai réfléchis à une manière utile de mettre à profit tout ce temps libre qui s'est imposé à nous. Je suis abonnée à la newsletter de TPMA, je reçois chaque mois les informations concernant la parution des nouveaux magazines et propositions de formation via TPMA formation. En avril, j'ai découvert dans un de leur mail avec surprise une sélection de quelques MOOC TPMA FORMATION vendus à 5€ au lieu de 25€. Voici les MOOC que je me suis offert :

-MOOC 48 : "La communication gestuelle associée à la parole avec le jeune enfant"
-MOOC 49 : "La communication gestuelle associée à la parole avec le jeune enfant : la boîte à outils"
-MOOC 33 : "Attachement et régulation des émotions dans la famille"
-MOOC 4 : "L'enjeu du jeu"

J'ai eu envie de me replonger dans l'apprentissage des signes à destination des jeunes enfants, pour approfondir et revoir ce que j'avais appris dans une première formation que j'ai faite en 2018 avec Bénédicte MOUROT dans le cadre de mon emploi en Relais Assistant Maternel. Dans cet article je parlerai donc d'Isabelle Cottenceau, formatrice en communication gestuelle, des MOOC 48 et 49, de ce que j'en ai pensé en conclusion et enfin des perspectives pour améliorer ma pratique en communication gestuelle.




1. Découverte d'une formatrice en LSF (Langue des Signes Française) pour la petite enfance :  Isabelle Cottenceau

Dans la première vidéo, nous découvrons Isabelle Cottenceau, que nous allons retrouver durant les deux sessions de formation (MOOC 48 et 49). Isabelle Cottenceau est assistante maternelle de métier, aujourd'hui formatrice pour adultes, parents et professionnels de la petite enfance, à la LSF (Langue des Signes Françaises) pour les tout-petits. Son organisme de formation, Eveil et signes© a été créé pour promouvoir et transmettre l'outil Signes associés à la parole© :

"Le réseau Eveil et Signes®, fort d'une soixantaine d'animateur.rice.s partout en France, offre aux familles un moment d'échanges et de partages uniques, dans la convivialité, pour une découverte des signes de manière ludique et participative.
Eveil et Signes®, c’est aussi une équipe de formateur.rice.s labellisé.e.s, qui interviennent directement au sein des structures d’accueil petite enfance, afin d’accompagner les professionnel.le.s qui souhaitent inscrire les Signes Associés à la Parole comme un outil complémentaire dans leur pratique professionnelle."

Auteure de nombreux ouvrages, dont "Les signes avec bébé" (Editions Duval), "Instants de bébé, des photos, des mots, des signes!" (Editions Duval), ou encore "L'assistante maternelle et les signes" (Editions Duval), "100 cartes pour apprendre à signer avec bébé"… Isabelle Cottenceau fait partie de l'institut Petite Enfance Boris Cyrulnik et y intervient en tant que formatrice en langage des signes.


2. Le MOOC 48 : Présentation historique

    En 1800, William Dwight Whitney (linguiste, philologue, lexicographe et orientaliste américain) observe la facilité avec laquelle les bébés de parents sourds et malentendants communiquent. Dès 6 mois, ils savent exprimer leurs besoins et émotions. C'est une prise de conscience inédite : les bébés pensent, ont des besoins, ont des capacités, dont celle de communiquer.

En 1880 en France, le congrès de Milan interdit l'utilisation de la LSF, pour des raisons religieuses, l'oralisme étant sacré, c'était la condition pour être "un enfant de Dieu"...

Aux Etats-Unis, les recherches de William Dwight Whitney sont reprises par le Docteur Joseph Garcia, dans les années 1980. Il est traducteur auprès de personnes sourdes et malentendantes, il constate lui aussi que les bébés, au sein de ces familles, ont accès à la communication gestuelle plus rapidement que le langage verbal, et ce dès 6 mois. Il publie le livre Sign with your baby, pour diffuser cette découverte publiquement.

A partir des années 1990, cette pratique se développe à travers le monde grâce au concept Baby signs© développé par les professeurs Linda Acredolo et Susan Goodwyn.

En France en 1980, les personnes sourdes et malentendantes manifestent pour un retour à l'apprentissage de la LSF dans leur éducation et l'autorisation de cette langue. Cette époque de rébellion est appelée "le réveil des sourds". En 1991, la loi Fabius autorise enfin le bilinguisme (l'apprentissage du français + de la LSF).

Enfin, en 2006, le concept initié par le Dr Joseph Garcia arrive en France grâce à Nathanaëlle Bouhier-Charles, qui vivait aux Etats-Unis et qui y a découvert les bénéfices de la langue des signes pratiquées avec ses propres enfants entendants, et Monica Companys, née sourde, formatrice en LSF. Elles créent l'association Signes avec moi©, de nombreux ouvrages et outils pour accompagner les parents et professionnels.



3. Le MOOC 49 : 150 signes répartis en 10 thèmes

        L'objectif de cette vidéo est de découvrir et maîtriser les signes utiles au jeune enfant pendant la période préverbale. Le cours est divisé en 10 parties :

    • Les besoins du bébé
    • L’entourage du bébé et son environnement
    • Les mots usuels de communication
    • Les activités et les actions
    • Le repas
    • L’hygiène et les vêtements
    • Les consignes
    • Les émotions
    • La météo et le repérage dans le temps
    • Les animaux


    A chaque thème, Isabelle Cottenceau signe les mots en répétant son geste, en le faisant lentement, sous différents angles, en détaillant la position de ses mains et en donnant une explication sur l'origine du signe quand c'est nécessaire. Elle explique par exemple que le mot "chaussures" se signe en tapant dans ses mains (que l'on place paume contre paume, doigts pointés vers le sol, à l'inverse de la position des mains pour faire une prière par exemple) car il y a longtemps, les hommes tapaient leurs sabots l'un contre l'autre pour enlever la terre qui y était accroché. J'ai beaucoup aimé avoir ces significations, cela m'a aidé à retenir les signes. 



    4. Conclusion :

          J'ai adoré ces MOOC, ils sont accessibles, simples, suffisamment complet pour apprendre les bases de la communication gestuelle en petite enfance, et assez bien condensé pour ne pas avoir à y passer trop de temps. J'ai validé le premier MOOC en quelques jours, car il ne comprenait que des notions théoriques. Une semaine après mon premier accès au MOOC, TPMA formation m'a fait parvenir un questionnaire par mail, que j'ai rempli en ligne. Deux jours après, j'ai reçu une attestation de suivi. J'ai trouvé que le questionnaire était simple, il s'agit de questions fermées (réponse par oui ou non). J'ai dû reprendre mes notes pour une des questions, mais globalement cela n' a pas été difficile à valider. 

      En revanche, le second, celui qui permet d'entrer concrètement dans le vif du sujet et d'apprendre 150 signes…m'a demandé beaucoup plus d'investissement. J'ai appris la plupart des signes en 1 mois et demi, en y allant vraiment à mon rythme, en révisant au début tous les jours puis en laissant de côté pendant 1 semaine et en y revenant quand j'en avais envie… Pour le terminer j'ai dû me motiver car ce n'est pas facile de les apprendre sans pouvoir se tester concrètement (j'étais chez moi, sans travailler avec de jeunes enfants). Je les révisais avec mon compagnon, qui s'amusait à en apprendre quelques-uns aussi, c'était ludique et ça me permettait de les retenir plus rapidement. J'ai adoré certains thèmes, les premiers notamment car j'étais vraiment dans la découverte. J'ai moins aimé certains signes (comme "s'habiller" ou les "qui" "quoi" "où"…) car je n'arrivais pas à les intégrer. Dans l'ensemble cet apprentissage a été agréable et enrichissant évidemment. Le questionnaire à la fin du MOOC 49 arrive beaucoup trop tôt, au bout d'une semaine! Et le lien vers la vidéo est supprimée. C'est vraiment le point négatif que j'en ai retenu… heureusement j'avais téléchargé la vidéo sur mon ordinateur, je ne sais pas si c'est fait pour ça au départ… mais au moins ça me permet d'avoir encore accès à cet outil pour réviser. Quant au questionnaire, le lien est resté actif, j'ai pu le valider et obtenir l'attestation.

      Apprendre à signer est un vrai plus dans ma pratique d'EJE, je me sens "armée" d'un nouvel outil, et j'ai vraiment besoin d'aller chercher ce genre de spécificités. J'ai besoin d'aller chercher encore plus loin et de la pratiquer pour progresser. La communication gestuelle m'amène aussi à m'intéresser encore de plus près à certains blocages professionnels (timidité, manque de confiance, sentiment de pas être à la hauteur…), car communiquer, de manière générale, c'est un réel défi pour moi! Signer à la maison pour m'entraîner c'est agréable et facile, mais c'est différent de franchir le pas de le faire devant un groupe d'enfant, après avoir proposé cela à une équipe, qui peut être l'aura déjà pratiqué et ne sera pas intéressée ou qui doutera de l'intérêt de cette pratique…ça me fait déjà peur rien que d'y penser! Alors que c'est le cœur du travail de l'EJE, être force de proposition, savoir argumenter ses positions pédagogiques et éducatives, et PARLER avec son équipe… Ma représentation de l'équipe est abîmée depuis mon expérience en micro-crèche. Ces deux dernières années, j'ai compris que j'avais des capacités car j'ai entrepris plein de choses avec Jeanne que j'ai accompagné en tant qu'auxiliaire parentale… mais j'étais toute seule, j'ai pu aller à mon rythme, sans le regard d'une équipe ou le poids d'une institution, et ça a fait toute la différence. Depuis mon entrée en formation, j'ai toujours trouvé cela difficile de porter la casquette "Éducatrice de Jeunes Enfants", j'ai l'impression d'avoir le diplôme mais ne pas être encore prête à être une "bonne EJE" ! Avec ce diplôme, j'ai aussi acquis un sentiment d'illégitimité, et ce n'est pas facile de trouver sa place avec ce ressenti. J'ai l'impression qu'il fait partie de moi, et que c'est à moi de faire avec, de composer, d'être assez créative pour apprivoiser ce sentiment, et en l'acceptant, en y allant vraiment à mon rythme, peut-être va-t-il s'estomper…?



      5. Perspectives pour améliorer ma pratique en communication gestuelle :

        Marie CAO : 

        En parlant de ce MOOC à une amie, elle m'a conseillé de regarder le compte Instagram de Little Bun Bao. C'est une interprète en LSF, maman d'une petite fille entendante, avec qui elle signe. Maria Cao propose des outils, dont des vidéos gratuites sur son compte Instagram, des cours payants via Udemy, une application qui propose des quizz (à ce jour 2,99€ par mois), ainsi qu'un livre paru aux Editions Marabout "Le grand guide des signes avec bébé". J'ai téléchargé l'application, qui est sortie ce mois-ci. Je vais donc l'utiliser pour réviser certains signes mais aussi en apprendre des nouveaux car le vocabulaire qu'elle propose complète celui que j'ai appris avec le MOOC. Je m'aperçois aussi que certains mots ne sont pas signer de la même manière ou qu'un même signe est valable pour plusieurs concepts… par exemple le mot "sauter" dans le MOOC et le mot "sauter de joie" sur l'application de Marie Cao, se signe de la même façon…c'est dommage car ça me perd un peu. J'ai encore un peu de travail pour affiner mon vocabulaire!


        Le livre "Signe avec moi" : 

        Ce livre!!! Je le voulais depuis longtemps… Au vu de son prix (30€) je n'arrivais pas à franchir le pas de l'acquérir, puis je l'ai enfin trouvé à un prix plus raisonnable, en seconde main, sur Vinted. Je l'ai commencé au début du mois de juin, je le trouve super. Au début du livre, les auteures (Monica Companys et Nathanaëlle Bouhier-Charles) apportent des explications que je intéressantes de rappeler à propos des bénéfices de cette communication avec les enfants, pour notre relation avec eux, pour leur développement, leur épanouissement. Les auteures ont également racontés leur propre expérience, et connaissent donc les difficultés ou les freins que l'on peut avoir quand on débute, mais aussi les bonnes surprises et les moments merveilleux que cela procure dans la relation avec l'enfant quand celui-ci s'approprie les signes.
        La partie sur les signes, également très bien réalisée, reprend les mots le plus fréquemment utilisés avec les bébés et les enfants. Les auteures rappellent que l'apprentissage de la syntaxe LSF n'est pas nécessaire pour une utilisation avec le jeune public. Grâce au lexique, on retrouve rapidement le mot signé recherché.  Chaque page comporte 4 signes, avec tous les détails nécessaires à la bonne gestuelle, ce qui permet une bonne lisibilité. Ce livre est parfait pour moi car j'ai déjà appris des signes grâce au MOOC, mais pour les signes que je ne connais pas, c'est difficile de les intégrer uniquement avec le livre. Je crois que je n'arrive pas à intégrer aussi bien qu'avec une vidéo. Je pense acheter le DVD qui complète le livre pour un apprentissage plus efficace.


        Les formations pour devenir animatrice d'atelier : 

        C'est encore au stade de réflexion, et cela demande une formation officielle assez onéreuse, mais j'aimerai pouvoir transmettre à mon tour l'outil Signes associés à la parole© d'Isabelle Cottenceau, ou un autre, en animant des ateliers à destination des professionnels de la petite enfance, en particulier pour les assistantes maternelles car j'ai adoré travailler avec ce public en RAM.


        Signer des comptines avec les jeunes enfants : 

        Lors de mon prochain travail, si j'en ai l'occasion je proposerai un temps pour signer. Se saluer, dire la météo, raconter quelque chose en lien avec la journée ou le moment, et chanter en signant.



        Liens utiles : 





        samedi 30 mai 2020

        Auxiliaire parentale

        Mon job d'auxiliaire parentale en trois points :



        I- Introduction

         

        J'occupe un poste d'auxiliaire parentale depuis août 2018, jusqu'au mois d'août 2020. J'ai été embauchée par deux parents, qui ont fondés une famille nucléaire composée de trois enfants au moment de mon embauche : L. 6 ans, M. 5 ans, J. 2 ans. Leurs parents sont investis dans une carrière professionnelle qui leur impose des horaires non conformes à ceux d'une structure collective ou d'une assistante maternelle. Ce choix de mode d'accueil était clair pour mes employeurs, ils en sont satisfaits et l'utilisent depuis la première année de leur aînée. Après la naissance de leurs deux autres filles, et un déménagement dans une grande maison, il était tout à fait logique pour eux de continuer avec une auxiliaire parentale garde à domicile. En tant qu’Éducatrice de Jeunes Enfants, j'ai apprécié le fait que les parents ne choisissent pas par défaut leur mode d'accueil et sélectionne la professionnelle avec laquelle ils partageront leur projet coparentale. Cette individualité était tout ce que je recherchais après mon emploi à la micro-crèche où le poids de l'institution et de l'équipe m'avait fait perdre mes repères et mon positionnement d'EJE. 

         

        II- Auxiliaire parentale, garde à domicile, fille au pair, gouvernante ?

         

        Lorsque j'ai eu envie de trouver un travail au domicile d'une famille, je n'avais aucune idée de l'intitulé exact du métier à chercher. Je connaissais le métier de  garde à domicile, mon expérience en Relais Assistant Maternel m'avait permis d'en étudier la convention et de rencontrer certaines femmes exclusivement qui faisaient ou avaient fait ce métier, elles étaient très peu nombreuses. Au sein de l'équipe, mes collègues me disaient que le territoire n'était pas assez pourvus de parents aux revenus assez élevés pour pouvoir se permettre d'embaucher une "nounou à domicile", et pour cette raison, ce métier n'était pas développé dans le secteur. En effet "depuis le 1er septembre 2019, le salaire horaire minimum brut conventionnel pour une garde d’enfants en métropole est de 10,40 €" Alors que le salaire horaire d'une assistante maternelle est bien plus bas (trop bas!) :  "Selon la convention collective nationale des assistants maternels du particulier employeur, chaque heure de travail par enfant doit être rémunérée au minimum 2,85 € brut (au 1er janvier 2020). À titre d'exemple, une journée de neuf heures de garde est payée au minimum 25,65 €."

         

        J'ai découvert le terme d'auxiliaire parentale en m'inscrivant sur Aide-au-top.fr. C'est un site qui permet de publier des annonces d'offres et de demande dans le secteur tertiaire. Il met en lien les particuliers employeurs à la recherche d'un service  et les personnes qui proposent ces services (garde d'enfant, ménage, cours particuliers, etc). Sur ce site, de nombreuses assistantes maternelles sont reconnues grâce aux commentaires de leurs anciens employeurs qui leur permet d'avoir sur leur profil le logo "Top ass mat". L'annonce de mes employeurs, et d'autres vers qui j'avais postulé également, étaient intitulées "Recherche Auxiliaire parentale". J'ai appris que ce nom remplace celui de garde à domicile, pour plus de reconnaissance et pour professionnaliser un métier pouvant souvent être confondu avec du baby-sitting, à tort.

        Le 30 janvier 2017 Armelle Bérard-Bergery rédige un article sur cette profession pour le site lesprosdelapetiteenfance.fr. L'auxiliaire parentale est définie ainsi :

        "Elle seconde les parents quand ils sont là, et les « remplace » quand ils ne sont pas là. Concrètement elle est en charge d’un ou de plusieurs enfants âgés de 3 mois à 10 ans au domicile de leurs parents, qu’ils soient présents ou absents. Elle suit l’emploi du temps de la journée de l’enfant, entre activités, repas et éventuels déplacements. Elle respecte le rythme de sa vie quotidienne et peut donc être amenée à effectuer diverses tâches : surveiller, préparer et donner les repas, faire la toilette, assurer les soins comme le change, effectuer les trajets entre les différents lieux de vie de l’enfant. Elle contribue également à son développement physique et moral, en lui proposant des activités et des jeux. Elle participe donc à son éveil et à son éducation. On peut lui demander de réaliser des tâches « ménagères » quand elles ont trait à la vie  et aux espaces de vie de l’enfant :  le ménage et le rangement sa chambre, l’entretien de son linge, la préparation de ses repas, le maintien en ordre du salon si l’enfant y joue régulièrement etc."

         

        Quand je parle de mon métier d'auxiliaire parentale, on me dit souvent : "c'est comme fille au pair" ou "tu es gouvernante en fait!". Non, bien sur ce sont encore deux métiers distincts de celui que j'exerce, mais il y a des similitudes en effet! D'abord le fait de travail au domicile de ses employeurs, dans leur intimité, de connaître cette maison presque mieux que chez soi car on y passe plus de temps, de s'y sentir comme chez soi parfois…ces caractéristiques sont communes à ces métiers-là. En revanche, être fille au pair c'est dormir chez ses employeurs, y avoir sa chambre, sa salle de bain, y vivre vraiment. Le salaire d'une fille au pair est bien souvent inférieur à celui d'une auxiliaire parentale car c'est un métier de "transition" qui permet d'apprendre une langue étrangère durant ses études ou juste après. Ce n'est pas un choix de carrière. Concernant le métier de gouvernante, c'est un métier appartenant au secteur d'activité de l'hôtellerie, nécessitant un niveau de formation, un diplôme. C'est un travail à responsabilité, la gouvernante supervise le travail des femmes de chambres. Selon le Larousse, une gouvernante est une "Femme chargée de la garde et de l'éducation d'un ou de plusieurs enfants." C'est donc une ancienne définition qui fait référence à la nurse, mais qui selon moi n'a plus lieu d'être aujourd'hui car elle ne met pas suffisamment en valeur le travail que cela représente d'accompagner des jeunes enfants dans leur quotidien, en lien avec le projet parental. Le terme d'auxiliaire parentale est plus parlant et valorisant.

         

         

        III- Pourquoi auxiliaire parentale ?

         

        Je me suis posée cette question de nombreuses fois avant de m'engager évidemment ! Mes trois premiers emplois : remplacement d'une responsable de relais assistant maternel, animatrice dans ce même lieu et accueillante lieu d'enfants parents, et enfin référente de micro-crèche, m'ont permis d'exercer mon métier d'EJE sous toutes ses facettes, et surtout mes préférées. C’est-à-dire le temps passé auprès des groupes d'enfants et les réflexions pédagogiques à engager pour faire évoluer mon positionnement, la confrontation avec mes difficultés et mes doutes et l'envie d'évoluer pour m'épanouir davantage dans mon travail, le travail avec d'autres professionnels de la petite enfance et cet "autre" parfois difficile à comprendre mais toujours source d'apprentissage, une gestion administrative complexe et intéressante. J'ai été chanceuse et heureuse d'avoir fait l'expérience de ces emplois enrichissants, mais certains épisodes, dans un début de vie professionnelle, sont déterminants, ils permettent de mieux se connaître. Ma sensibilité a été mise à rude épreuve, et cela a parfois été violent pour moi. J'ai expérimenté mes limites, cela a été le début d'un apprivoisement de mes émotions. Cela a été le moment où je me suis autorisée à aller vers ce que percevais bon pour moi à ce moment-là, et non pas ce qui mentalement me semblait bien ou gratifiant. Je répétais beaucoup, au moment où j'ai été embauchée en tant qu'auxiliaire parentale, que je me faisais un cadeau. Je me suis offert un respect, une estime, de l'amour. De moi à moi. De moi à l'EJE que je suis. C'est ainsi que j'en suis arrivée à ce métier, j'ai compris que j'avais besoin d'être dans un cocon un petit moment, sans institution, sans équipe (le management a été une expérience douloureuse!), sans souffrir aussi de ne pas pouvoir prendre assez de temps et de disponibilité mentale et physique pour accueillir les émotions des enfants, leurs besoins, être pleinement présente, pouvoir prendre le temps, respecter mon rythme et celui des enfants… Rapidement j'ai aussi compris que je m'étais orientée vers ce métier d'auxiliaire parentale parce que j'ai toujours accordé naturellement beaucoup d'importance à ma relation avec les parents. Quand ceux-ci en avaient besoin être à leur écoute, partager avec eux ce qui j'ai vu de la vie de leur enfant. Un jour une collègue, devenue amie, m'a dit " les enfants, c'est maintenant". Ça a pris sens… je pense souvent à cette phrase, à ces instants de jeune vie dont on a la chance d'être témoin et garant en tant que professionnelle en petite enfance.


        Auxiliaire parentale pour retrouver l'amour de mon métier, ce pourquoi j'ai eu envie de le faire, ce pourquoi j'ai eu envie d'être éducatrice de jeunes enfants, réveiller mes sensibilités créatrices.

        Auxiliaire parentale pour écouter cette envie de voir un enfant grandir, de m'en occuper, de l'accompagner, de l'aider quand il en a besoin, de le regarder avec bienveillance, de le porter dans ses apprentissages, de contenir quand ça déborde, de consoler quand ça pleure, de dire "c'est ok" quand ça se met à hurler à l'intérieur.

        Auxiliaire parentale pour ressentir ce tout, pour vibrer, parce que j'ai choisi ce métier d'EJE pour habiter d'ETRE ce que je fais.

         

        "FAIRE CE QUI EST JUSTE NOUS LIBÈRE" 

        Marie Montessori


        vendredi 19 février 2016

        Apprivoiser son métier, le faire sien

        Ou le récit des illusions perdues ;)


        Je reviens donc vers ce blog et vers vous, aujourd'hui, pour vous raconter ce que j'ai vécu depuis mon arrivée en formation EJE :)

        Mon dernier article porte sur le stage DC2 intitulé "Actions éducatives en direction du jeune enfant" de 1ère année... et comme vous l'avez peut être constaté, ce début de formation a été source de beaucoup de remises en questions pour moi. Cela n'était pas lié uniquement à mon arrivée dans cette nouvelle école mais aussi à tous les changements qui étaient en train d'avoir lieu dans ma vie. C'était l'année d'un grand tournant, et j'ai l'impression d'avoir pris le virage un peu trop vite ^^ 
        J'ai donc commencé un travail, sur mon histoire personnelle, pour comprendre le fond de mes angoisses et de mes craintes. Deux ans et demi plus tard, je m'apperçois que ce travail était vraiment nécessaire et riche, et que la formation n'a été qu"un facteur déclenchant pour l'entreprendre. Comment vous dire...j'ai cette impression que de toute façon, je l'aurai fait à un moment donné ou un autre. En racontant cette anecdote, je veux souligner que l'histoire personnelle, et la connaissance de soi en tant que personne à part entière, ne peux pas être isolé de l'engagement qui nous lie à notre formation. Cependant, je ne sais pas comment ça se passe pour les autres personnes, pour les autres étudiants, mais je crois que pour ma part c'est vraiment le contexte dans lequel je suis entrée en formation, qui a fait que j'ai eu besoin de passer par là. Quand j'en parlais à certains étudiants, ils me disaient "mais c'est obliger que ça bouleverse autant cette formation?" au début je pensais, oui. Mais heureusement que non...c'est vraiment propre à chacun, mais pour moi ce boulvsersement s'est manifesté par un besoin d'aller chercher quelques années en arrière ce qui pouvait m'embêter et m'angoisser aujourd'hui.

        Les 2 ans de formations que j'ai vécues ont été très enrichissantes, mais là je ne vous apprends rien. Evidement, que quand on entre dans ce genre d'école, l'école du travail social, on arrive avec des idéaux, des rêves, quelque chose proche de l'utopie... pour ma part je peux le dire aujourd'hui, je me suis pris une bonne petite claque dans la tronche parce que des rêves et des désirs j'en avais à revendre, et je pensais sérieusement arriver dans une promo où tout le monde avait envie de sauver le monde, d'ouvrir des orphelinats en Afrique, et militer dans les rues pour une meilleure répartition des richesses dans le monde. BREF, vous voyez quoi... C'est mignon choumimi, de croire en tout ça, sauf que moi j'avais pas réalisé que MA réalité n'était pas LA réalité, et du coup j'ai galéré à me trouver une place, je pensais que j'étais pas à ma place justement, j'ai chercher à me réorienter, voir à arrêter la formation, je me disais que je me sentirais peut être mieux auprès des éducs spé....enfin je comprenais pas que le "problème" venait de moi... jusquà ce que des gens bienveillants autour de moi (genre mes supers méga géniaux adorables formateurs de l'IRTS) viennent m'expliquer la réalité du monde, comme quoi y avait toutes sortes de personnes, et que le monde où tout le monde est d'accord tout le temps et va dans la même direction et peace and love forever bah..ça existait pas. Idem en stage, je suis arrivée dans mon premier stage avec les mêmes illusions, et quand j'ai vu ce qui se passait...ben pour résumer j'ai découvert Christine Schull quoi, les douces violences, et j'ai découvert qu'être EJE c'était pas juste enfiler une cape de super héros pour apporter la paix dans les crèches et régler les soucis de tous les parents et de tous leurs enfants. Grosse claque, la 2ème, ou 3ème, je sais plus. Cette 1ère année, elles ont été nombreuses^^ pourquoi j'ai mis autant ce métier sur un pied d'estale ? J'attendais tellement de cette formation, c'était trop, trop énorme. J'ai compris que cette formation c'était pour moi un échappatoir, j'avais envie de rêver, et elle ma permis de le faire. L'insouciance et toutes ses illusions m'ont permis de foncer, malgré la période difficile que je pouvais traverser à ce moment là, dans ma vie perso. 
        Comme un mirage dans le désert, quelque chose d'innateignable mais qui vous tient en haleine. Les formateurs, les stages, mes tutrices de stage, m'ont amener progressivement à ouvrir les yeux sur le métier que j'avais choisis, sur ses réalités, et m'ont aider à clarifier ce que je mettais derrière ce choix. 

        En fait ce métier je l'ai choisis, mais j'ai appris à l'aimer, à l'apprivoiser, à le faire mien. Comme une passion qu'on aime parce qu'elle nous fait vibrer mais qu'on déteste parce qu'elle nous met à mal, tellement on se montre exigent envers nous même pour progresser, avancer. 

        Si vous avez lu l'article jusqu'ici, c'est que vous avez forcement quelque chose à en dire... ;p alors j'attends avec impatience vos réactions, dans les petits commentaires en bas :)
        A bientôt



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        jeudi 11 février 2016

        S'éloigner...pour mieux revenir


        "Le plus grand voyageur n'est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une fois le tour de lui-même." Gandhi

        Alors que je visite le blog d'une amie récement partie en Nouvelle-Zélande, je poste un commentaire et c'est le pseudo "Univers EJE" qui s'affiche... soudain, je réalise que cela fait presque deux ans que je n'ai pas écrit quoi que ce soit sur mon blog... Je relis mes articles, je prends soudainement conscience du chemin réalisé depuis... je me prends une bonne claque, mais une claque gentille, une claque qui fait du bien, enfin vous voyez quoi

        Je vous prépare un article prochainement, pour vous raconter la suite de cette épopée fantastique... :)

        A bientôt !

        Ps : Vive la vie, enjoy :)